La cybercriminalité coûterait très cher à l’économie mondiale

La «vague de crime» est un euphémisme quand on considère les coûts de la cybercriminalité pour les entreprises. On devrait plutôt parler d’«épidémie». C’est ce que le président-directeur général et président de IBM Corp., Ginni Rometty, a récemment déclaré en disant que la cybercriminalité est peut être la plus grande menace pour toutes les entreprises du monde.

Il y a trois ans, le Wall Street Journal estimait que le coût de la cybercriminalité aux États-Unis était d’environ 100 milliards de dollars. Tous les experts n’étaient pas d’accord avec ces évaluations, certaines arrivant à un montant jusqu’à dix fois plus élevé.

En 2015, la compagnie d’assurance britannique Lloyd’s a estimé que les cyberattaques coûtaient aux entreprises jusqu’à 400 milliards de dollars par an, ce qui inclut les dommages directs et les perturbations post-attaque causées à l’activité. Certaines prévisions de spécialistes que l’on a pu lire dans les médias pour 2016 évaluaient le coût de la cybercriminalité à 500 milliards de dollars et plus.

De 2013 à 2015, les coûts de la cybercriminalité ont quadruplé et il semble qu’il y aura un autre quadruplement de 2015 à 2019. Des recherches de la société Juniper a récemment prédit que la numérisation rapide de la vie des consommateurs et des enregistrements d’entreprise augmentera le coût des violations de données à 2,1 billions de dollars dans le monde D’ici à 2019, soit près de quatre fois le coût estimatif des infractions en 2015.

À l’échelle mondiale, les cyberactivités représentent un pourcentage du PIB (Produit Intérieur Brut) qui va de 0,4 % à 1,4 %. Aux États-Unis, ce montant serait  estimé entre 24 et 120 milliards de dollars et représenterait entre 0,2 et 0,8 % du PIB américain.

Et ces pertes ont des conséquences directes sur l’emploi. Ainsi, toujours aux États-Unis, si l’on se base sur une estimation haute de 100 milliards de dollars perdus, le nombre d’emplois ainsi sacrifiés dépasserait les 500 000. La méthodologie utilisée pour arriver à ces chiffres se base sur celle utilisée pour mesurer l’impact sur l’économie de la criminalité, des accidents de voitures ou encore du trafic de drogue. Les chercheurs ont en fait identifié 6 sources de pertes :

– La perte de propriété intellectuelle
– La cybercriminalité
– La perte de données sensibles de l’entreprise
– Les coûts d’opportunité, notamment les interruptions de service et la confiance réduite pour les activités en ligne
– Le coût supplémentaire de sécurisation des réseaux, l’assurance et les dommages liés à une cyberattaque
– L’atteinte à la réputation de l’entreprise qui subit la cyberattaque

Et les hackers ne se contentent pas de drainer l’économie mondiale, car ils savent aussi accaparer un nombre impressionnant de données qui peuvent être particulièrement sensibles. En février 2013, une étude de Team Cymru révélait que les hackers subtilisent au minimum un Téraoctet de données par jour en provenance des gouvernements, des universités, mais aussi des bases militaires et des entreprises. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le vol d’identité serait la forme la plus rentable de cybercriminalité et pourrait rapporter dans le monde jusqu’à 1 milliard de dollars par an aux pirates.

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